Le fantasme du viol


Le fantasme du viol

Accoler le mot “fantasme” à celui de “viol”, qui est un crime, paraît forcément indécent, voire provocateur. Pourtant, nombre de femmes avouent fantasmer à l’idée d’avoir des rapports sexuels forcés. Décryptage de cette représentation mentale d’une mise en scène bien troublante.


Le viol, un fantasme qui choque

sentiment de culpabilité
Faire l’amour avec un autre homme que son partenaire ou avec une femme, avec plusieurs hommes ou dans des endroits insolites… Tels sont les fantasmes féminins les plus répandus et que l’on n’hésite plus à révéler entre copines ou à son partenaire.

Mais il en y a un autre, moins avouable, que connaissent certaines d’entre nous. Il s’agit du plus tabou d’entre tous : le fantasme du viol. Il s’accompagne généralement d’un sentiment de culpabilité et de honte pour celles qui l’éprouvent et d’une grande incompréhension, voire de mépris pour ceux qui reçoivent cette confidence.

En effet, comment peut-on désirer ce crime dont seraient victimes 48 000 femmes* chaque année ?
Attention, avant de juger ou de s’accabler, il faut comprendre et accepter les ressorts beaucoup plus complexes de l’imaginaire érotique de chacun.


Distinguer le fantasme du désir du passage à l’acte

mentalement mis en scène
Ce n’est pas parce qu’on imagine écrabouiller son patron avec un 4×4 que l’on va mettre en œuvre cette envie ! Il en va de même avec les fantasmes sexuels, qui sont des défouloirs et font partie d’un imaginaire que l’on ne peut pas contrôler.
Par conséquent, il n’y a pas de “bons” ou de “mauvais” fantasmes. Ils doivent simplement jouer le rôle d’interprète ou de décodeur de notre inconscient pour mieux se comprendre et agir dans la réalité.

Ainsi, la possibilité que ce viol (mentalement mis en scène de manière érotique et excluant la violence et le traumatisme d’un véritable viol) puisse intervenir en vrai n’est, en fait, pas désirée. Au contraire, il fait horreur.


Comment expliquer le fantasme du viol ?

La prise de pouvoir
Les psychologues, psychanalystes et autres experts qui se sont penchés sur la question sont parvenus à faire ressortir trois principales explications.

– Se dédouaner : la sexualité s’accompagne bien souvent encore d’un sentiment, conscient ou non, de culpabilité. En se mettant en scène mentalement comme une victime d’un acte sexuel forcé, on se déresponsabilise du plaisir éprouvé. La femme peut ainsi se dire : “J’ai du plaisir mais c’est contre ma volonté”, explique Michèle Gato, auteur du Kama Sutra pour hommes, les secrets du plaisir au féminin (éditions Leduc.S).

– Se sentir irrésistible : dans son imaginaire érotique, la femme visualise un homme la forçant à avoir des rapports sexuels avec lui parce qu’il ne peut contrôler son envie pour elle tant elle est désirable.

– La prise de pouvoir : comme le rappelle Sophie Cadalen : “la rencontre sexuelle est un combat inconscient. Un combat – fort plaisant à vivre – où nos désirs bataillent, où chacun oscille entre abandon et prise de pouvoir”. Ainsi, le fantasme de viol où se mêlent domination et soumission, nous permet de gérer et contrôler le désir et les rôles de chacun. On est donc finalement décisionnaire dans l’acte sexuel et ce fantasme nous permet d’être le metteur en scène.



sources

VOEG EEN REACTIE TOE

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